Cher Monsieur FAGUER, Il n’est pas courant qu’une section syndicale s’adresse aux actionnaires. C’est pour vous dire la gravité de la situation et du climat social actuel. En effet, depuis l’arrivée de la nouvelle gouvernance, rien n’est fait pour apaiser les tensions, bien au contraire. Je ne parle même pas du climat social envers les représentants du personnel (harcèlement, représailles, intimidation …) qui ne font que porter préjudice à l’entreprise. Les collaborateurs de LSEHL (900 personnes) ne comprennent pas pourquoi ils sont privés d’augmentations de salaires ou d’avantages dont bénéficient les filiales du groupe. Alors que les nouveaux directeurs s’octroient de nombreux avantages et des salaires mirobolants (primes, voitures de fonction etc…). Choses dont ne bénéficiaient pas les directeurs auparavant. Ces derniers, comme si cela ne suffisait pas, se permettent de faire fuir bon nombre de salariés, dont la plus-value pour l’entreprise n’est plus à démontrer. La politique managériale semble ne plus avoir de sens. Il n’y a aucune logique dans leur organisation. Celui qui discute toute décision de la nouvelle gouvernance, est systématiquement sanctionné. Alors que tout ceci est fait dans l’intérêt de l’entreprise. Toutes les personnes qui ont de l’expérience, une expertise et une connaissance approfondie de l’entreprise deviennent gênantes. Toutes ces personnes ne connaissent rien à notre entreprise ni à nos métiers et ne s’appuient même pas sur le personnel en place. Ils prennent des décisions tout seuls, sans concertation. Nous sommes très majoritairement convaincus que toute cette organisation, cette politique managériale, ces décisions prises sans concertation avec les personnes qui maîtrisent le sujet nous conduisent droit dans le mur. L’entreprise est aux yeux du personnel dans une situation inquiétante. Lorsque nous regardons les choses de plus près, nous constatons que les personnes recrutées au niveau de la direction semblent être de vieilles connaissances, qui ne sont là que pour s’enrichir et profiter des largesses de l’entreprise au détriment de cette dernière. La grande majorité du personnel s’attriste de voir cette entreprise qu’ils ont contribué à développer, devenir le jouet de quelques personnes. Ces personnes n’ont pas eu à fournir nos efforts pour en faire le leader européen que le Groupe CARSO est devenu. Nous en sommes venus à nous demander s’ils ne sont pas là justement pour mettre cette entreprise, avec son gros potentiel, en difficulté, et ce afin de faciliter les choses à la concurrence. Comment peut-on voir une direction composée essentiellement de personnes venant de la concurrence (SGS, Eurofins.) ? Un directeur venant d’Eurofins, qui était directeur général de cette entreprise pendant des années et qui serait concerné par l’affaire Lactalis. Cela a choqué plus d’un salarié. Certains ont des enfants et ne comprennent pas comment CARSO a pu faire appel à ses services. Le management de la terreur n’a jamais aussi bien porté son nom qu’actuellement dans notre entreprise. Toute forme d’humanité a disparu, les salariés ne sont plus que des matricules. En tant que section syndicale, nous défendons les intérêts des salariés et nous aimons notre entreprise. Nous avons pour beaucoup contribué à son évolution. Nous avons toujours essayé d’être un syndicat constructif car l’entreprise aussi à son importance à nos yeux. Nous sommes conscients que le but d’une entreprise est de faire des profits, mais cela ne se fera jamais sans l’implication du personnel. Aujourd’hui, le personnel est désabusé, n’a plus envie de s’impliquer, il ne croit plus en l’avenir de cette entreprise tant qu’elle sera gérée de cette manière. En tant qu’investisseur, il n’est pas non plus dans votre intérêt que l’entreprise périsse. Si nous vous informons de la situation, c’est surtout parce que nous ne comprenons pas comment des actionnaires dont le but est que leur investissement leur rapporte des dividendes puissent placer à la tête de cette entreprise une telle gouvernance. Des directeurs adeptes du harcèlement moral et d’intimidation envers le personnel. Nous sommes tellement navrés de voir où nous en sommes arrivés et que d’une certaine manière vous souteniez de tels agissements et une politique managériale de cette nature. Nous regrettons également que rien ne soit fait pour mettre fin à tout cela. La situation est telle que nous ne pouvons plus tolérer cela. L’ensemble des sections syndicales de l’entreprise mettront tout ce qui est en leur pouvoir pour faire cesser ces agissements. Dans les semaines à venir, vous pourrez constater qu’on ne restera pas sans réagir. Bon nombre de salariés compte saisir les tribunaux, l’inspection du travail et médiatiser les choses afin que la réalité de ce que vivent les salariés soit révélée au grand jour. Il n’était dans l’intérêt de personne d’en arriver là et encore moins pour l’image de l’entreprise, mais nous concernant, il s’agit d’une année constituée de multiples tentatives de dialogue qui n’ont pas abouties, et qui nous mènent aujourd’hui à une impasse. Cordialement Section Syndicale CFE-CGC CARSO-LSEHL |