Nous avons été alerté par nos collègues du service logistique d’Yves Toudic, concernant des problématiques graves. De nombreux témoignages d’une dizaine de collègues, nous sont parvenus, décrivant des conditions de travail inacceptable.

Nous avons donc décidé, comme la loi nous l’autorise, de visiter le site et d’aller à la rencontre de nos collègues.

Suite à notre passage, nous avons donc alerté la direction ainsi que l’inspection du travail.

Ci-dessous les mails que nous avions envoyés à la direction.

Encore une fois, nous avons décidé de masquer l’identité des personnes impliquées.

Souhaiel ARGOUBI <carso.cfe.cgc@gmail.com>14 mai 2023 à 20:20

À : sbessette@groupecarso.com, MONNIER Valerie <vmonnier@groupecarso.com>, tschietecatte@groupecarso.com, “DDETS 69 UC4 – DDETS 69/T/UC4 emis par LECLERC Anne-Lise (Travail) – DDETS 69/T/UC4” <ddets-uc4@rhone.gouv.fr>, rhona-ut69.uc4@direccte.gouv.fr

Madame, Monsieur

En tant que représentants du personnel, nous avons été informés de plusieurs dysfonctionnements et comportements inacceptables au sein du service logistique.

Un nombre important de collaborateurs nous ont fait remonter qu’un climat de « terreur », d’intimidation, de menace, de chantage, d’humiliation, de harcèlement et d’agression verbale sont monnaie courante de la part de la hiérarchie (direction) ou de personne extérieur au service.

Dans le cadre de notre mandat, nous nous sommes rendus jeudi 11/05/2023 à 14h00 au Service Logistique situé rue Yves TOUDIC à Vénissieux. Nous avons pris le temps de rencontrer les collaborateurs durant leur pause repas (débadgée), afin de les entendre et de constater les faits.

A notre arrivée, nous avons, comme le permet la loi, demandé à rencontrer les collaborateurs dans un endroit acceptable. Il nous a été proposé d’aller dans la partie bureau afin de ne pas déranger l’ensemble des collaborateurs présents ce jour-là.

A notre arrivée, nous avons constaté que Mr ****** et Mme ******** étaient présents. Nous leur avons expliqué que l‘on souhaitait se réunir avec les collaborateurs dans un endroit où l’on ne dérangerait pas l’activité. Mme********, nous a indiqué qu’ils avaient bientôt terminé et qu’elle libérerait le bureau dans 5 min. Nous avons décidé d’attendre et de repasser 10 minutes plus tard. Mme ******* nous indique qu’elle n’a toujours pas terminé et que cela prendrait encore 2 min. Nous attendons encore 5 min, puis nous lui disons qu’elle ne respecte pas le temps qu’elle nous indique et que le mieux serait de nous donner un temps plus réaliste afin de savoir si nous attendons encore ou pas. Sur un ton agacé, elle nous dit « vous n’avez qu’à aller ailleurs ».

Nous nous sommes donc rendus au niveau de l’entreposage flaconnage pour discuter. Après une bonne demi-heure, Mr Bassem MIRI directeur notamment du service logistique arrive sur place. Ce monsieur se dirige vers nous, et sans même nous demander qui nous sommes et pourquoi nous sommes là, nous propose d’aller dans le fameux bureau pour discuter. Arrivés sur place, nous constatons que Mme ******* n’est plus là.

Que Mme ******* alerte Mr MIRI de notre présence ne nous pose aucun problème. Mais qu’elle nous empêche de pouvoir discuter avec les collaborateurs en faisant en sorte que nous n’ayons pas de lieux appropriés pour échanger avec ces derniers est problématique. De plus, lorsque Mme ******** à quitté les lieux, elle n’a même pas pris la peine de nous en informer.

Nous vous rappelons, que les représentants du personnel ont toute légitimité de rencontrer les collaborateurs et ce même sur leur poste de travail, à condition de n’occasionner aucune gêne. Toutes ces conditions étaient remplies de notre côté car les collaborateurs étaient débadgés (pause repas) et avaient quitté par conséquent leur poste de travail.

Nous vous rappelons également que toute action empêchant des représentants du personnel de rencontrer les collaborateurs dans le cadre de la législation en vigueur est considérée comme un « délit d’entrave » et est punissable d’une amende de 7500 euros. Si récidive, la peine sera plus importante.

Merci donc de rappeler aux personnes concernées, de bien tenir compte de ces éléments. Nous souhaitons pouvoir exercer notre mandat dans les meilleures conditions et en toute sérénité.

Nous vous enverrons très prochainement notre rapport concernant l’ensemble des éléments relevés sur place ce jour-là. Ceux-ci sont suffisamment graves pour que ce rapport soit remis également à l’inspection du travail.

En fonction des réponses qui seront apportées à la suite de ce rapport, nous étudierons avec les collaborateurs concernés la possibilité de saisir la juridiction compétente.

Nous vous remercions par avance pour toute l’attention que vous apporterez à cet email.

Cordialement

Section Syndical CFE-CGC

Souhaiel ARGOUBI

Représentant Section Syndicale CARSO-LSEHL

 

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Souhaiel ARGOUBI <carso.cfe.cgc@gmail.com>16 mai 2023 à 18:27

À : sbessette@groupecarso.com, MONNIER Valerie <vmonnier@groupecarso.com>, tschietecatte@groupecarso.com, “DDETS 69 UC4 – DDETS 69/T/UC4 emis par LECLERC Anne-Lise (Travail) – DDETS 69/T/UC4” <ddets-uc4@rhone.gouv.fr>

Madame, monsieur

Depuis notre visite du 11/05/2023, les conditions de travail se sont encore plus dégradées. Les collaborateurs nous remontent que Mr ******* et Mme ******** exercent à leur encontre des pressions psychologiques.

Mr *******demande sans arrêt où est telle ou telle personne. S’immisce dans des conversations privées. Ne permet pas à certains salariés de parler à leur N+1 de sujets d’ordre personnels et confidentiels. Il reste présent avec eux sur leur poste de travail de manière abusive et intimidante.

Plusieurs altercations ont eu lieu récemment entre Mr ****** et ses collaborateurs. Certains salariés sont en accident du travail voir en arrêt maladie. Le reste des collaborateurs encore présents pourrait ne pas résister longtemps. Les collaborateurs ne supportent plus l’inertie de la direction qui ne prend aucune mesure concrète pour mettre fin à ce qu’ils qualifient de « cauchemar ».

Plusieurs salariés se plaignent du « management de la terreur » de la part de Mr ******. Ils nous disent venir au travail avec la « boule au ventre » en se demandant ce que Mr ******* va encore leur reprocher. Les journées deviennent extrêmement longues pour bon nombre d’entre eux. Perte de motivation, sommeil altéré, pleurs pour certains d’entre eux…

Comme convenu un rapport de notre précédente visite vous sera transmis très prochainement.

Un féminicide à eu lieu en juillet 2019 sur ce site, un suicide dans l’une de nos filiales l’an dernier, si la direction attend ce genre de drame pour agir, elle devra en assumer l’entière responsabilité. Nous vous avons alerté le 14/05/2023.

Pour rappel :

Article L4121-1

L’employeur prend les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.

Ces mesures comprennent :

1° Des actions de prévention des risques professionnels, y compris ceux mentionnés à l’article

2° Des actions d’information et de formation ;

3° La mise en place d’une organisation et de moyens adaptés.

L’employeur veille à l’adaptation de ces mesures pour tenir compte du changement des circonstances et tendre à l’amélioration des situations existantes.

La responsabilité civile et pénale de l’employeur peut être engagée dans ce cas-là.

Lorsque l’employeur est alerté d’une situation grave de cette nature, il a l’obligation de mettre en sécurité son personnel. Il se doit de faire cesser immédiatement ces agissements.

Dans le cas contraire, il y a un manquement à une obligation de sécurité passible de sanction pénale.

Je rappelle que l’employeur à une obligation de moyen mais également de résultat.

Nous vous demandons donc par le biais de ce mail, de faire cesser cette situation délétère qui met la santé de nos collègues en danger. De prendre les mesures nécessaires afin que les collaborateurs puissent travailler dans des conditions acceptables.

En souhaitant que cette alerte soit prise au sérieux.

Cordialement

Souhaiel ARGOUBI

Représentant Section Syndicale CARSO-LSEHL